Vos colis remplis de chips de polystyrène ? C'est bientôt fini

Publié le 5 mars 2024 à 17h29, mis à jour le 5 mars 2024 à 18h13

Source : JT 13h Semaine

Plusieurs mesures ont été approuvées lundi pour réduire le recours aux emballages et les quantités de déchets dans l'Union européenne.
Parmi elles, l'interdiction d'ici à 2030 des chips de polystyrène, utilisées pour caler les produits dans des colis.
Sont aussi bannis les flacons miniatures dans les hôtels et les films enveloppant les valises dans les aéroports.

Des centaines de chips de polystyrène qui envahissent votre salon lors de l'ouverture d'un colis ? C'est une scène qui ne devrait plus se produire dans un pays européen à l'horizon 2030. L'Union européenne a finalisé lundi un texte destiné à réduire nos emballages et les déchets associés. Il faut dire que les Européens n'ont jamais autant entassé : 188,7 kg de déchets d'emballages par habitant en 2021, soit 32 kg de plus en dix ans. Le taux de recyclage, lui, n'est que de 64%, et même 40% pour le plastique, selon les données d'Eurostat.

Ce texte, qui doit encore être confirmé par les Vingt-Sept États membres et le Parlement, prévoit toute une série de mesures destinées à réduire le volume de déchets  : -5% d'ici à 2030 (par rapport à 2018), -10% en 2035 puis -15% en 2040. Objectif : que tous les emballages soient recyclables à la fin de la décennie, et effectivement recyclés de façon systématique d'ici à 2035.

Du changement à l'hôtel et au restaurant

Finies donc les fameuses chips de polystyrène dans les colis, mais finies également les dosettes de ketchup, moutarde et autre mayonnaise dans votre cantine d'entreprise ou à l'école. La restauration va aussi devoir suivre le mouvement : les contenants plastiques à usage unique seront interdits d'ici au 1ᵉʳ janvier 2030 dans les cafés et restaurants pour les aliments et boissons qui sont consommés sur place. 

Les contenants en papier y resteront en revanche autorisés : c'était l'une des demandes des géants du fast-food et des industriels du papier qui ont défendu pendant de longs mois les mérites "écologiques" des emballages cartons, recyclables ou issus de forêts durables, par rapport au plastique ou au réemploi. 

Les sacs en plastique ultra-léger seront d'ailleurs interdits (sauf exceptions pour raisons sanitaires ou prévention du gaspillage alimentaire) et il ne sera plus possible d'emballer sa valise dans du film plastique à l'aéroport. À l'hôtel enfin, toujours d'ici à 2030, vous ne trouverez plus non plus de flacons miniatures de shampoing et de gel douche. 

La boîte de camembert bel et bien sauvée

Résultats de débats agités avec de nombreux lobbies, toute une série d'exceptions ont été acceptées. Voici lesquelles :

• Les sachets en papier de sel et de sucre seront toujours disponibles dans les cantines et les restaurants.

Les emballages en bois, type boîtes de camembert ou bourriches d'huîtres, sont également exemptés de l'obligation de recyclage, tout comme ceux en cire (le Babybel par exemple).

• Le secteur viticole, le lait et les microentreprises sont dispensés des obligations de recyclage, ainsi que, de façon générale, les emballages cartons.

• Les objectifs d'emballages réutilisables ou rechargeables pour les boissons et aliments à emporter, qui figuraient dans le texte initial, sont portés disparus. Sur ce sujet, les restaurateurs seront simplement tenus d'accepter sans frais, dès 2027, les contenants apportés par leurs clients, et devront proposer eux-mêmes des options réutilisables.

Enfin, si le texte rend obligatoire les systèmes de consigne pour les bouteilles en plastique et canettes métalliques d'ici à 2029, il en exonère les États dans lesquels le taux de collecte de ces déchets dépasse 80%.

Une victoire de la France, qui faisait face à l'opposition des élus locaux sur ce sujet, craignant de perdre les recettes tirées du tri sélectif. Mais pour atteindre les 80%, la marche est haute : en 2022, la France recyclait 60% des bouteilles et 45% des canettes seulement.


Marianne ENAULT

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